Coupe du monde de rugby féminin 2025 : un tournant pour la visibilité et la professionnalisation du sport féminin

La Coupe du monde de rugby féminin 2025 a marqué un moment historique pour le sport en France et à l’international. Pour la première fois, les stades ont affiché complet, les audiences TV ont atteint des records, et la visibilité médiatique des joueuses, a rivalisé avec celle de certaines compétitions masculines. Cet événement illustre un phénomène plus large : le sport féminin gagne en légitimité et amorce un virage vers une professionnalisation durable. Mais derrière l’engouement, il reste encore beaucoup à construire : salaires, structures, reconnaissance et égalité des chances pour toutes les sportives.

29 sept. 2025 / 3 minutes de lecture

1. Une Coupe du monde de rugby féminin historique

Des chiffres qui parlent

Les organisateurs ont enregistré une fréquentation record avec des dizaines de milliers de spectateurs et spectatrices présents dans les tribunes. Les stades de rugby sont devenus de véritables complexes sportifs où familles, associations et jeunes pratiquants sont venus soutenir leur équipe.


Côté diffusion, les audiences TV ont surpris même les diffuseurs : plus de 3 millions de téléspectateurs pour certains matchs du XV de France féminin, soit des niveaux proches des grandes compétitions sportives masculines. Cette progression illustre un changement profond dans la manière dont les spectateurs perçoivent la pratique sportive féminine.

Une ferveur dans les stades

L’ambiance était comparable à celle des grands événements sportifs : hymnes chantés à pleine voix, drapeaux tricolores dans les tribunes, ferveur familiale et intergénérationnelle. Cette manifestation sportive a montré que le rugby féminin est désormais capable de remplir des stades de haut niveau, comme le football ou le basketball.

Le rôle décisif des médias

Le succès ne s’explique pas uniquement par le terrain. Les médias ont joué un rôle central :

  • Diffusion en prime time par France Télévisions.
  • Commentaires aussi techniques que ceux des compétitions masculines.
  • Relais constant dans la presse sportive et généraliste.


Cette visibilité nouvelle donne aux joueuses une reconnaissance attendue depuis longtemps et ouvre des perspectives pour d’autres disciplines, de la gymnastique à la natation.

La professionnalisation du sport féminin en France

Des écarts encore énormes

Malgré l’euphorie de la Coupe du monde, les écarts restent flagrants. Dans le rugby, la majorité des joueuses cumulent emploi et carrière sportive. La situation est similaire dans d’autres disciplines sportives comme le judo, le volley-ball ou l’équitation.

À l’inverse, quelques sports comme le football féminin ou le tennis offrent à des championnes la possibilité de vivre pleinement de leur passion.


Cette réalité interroge : comment assurer à toutes les sportives de haut niveau des conditions dignes, indépendamment de leur discipline ?

Les sponsors, acteurs clés du changement

La professionnalisation dépend aussi de l’investissement des partenaires privés.

  • En rugby, AXA est devenu un acteur majeur du développement féminin.
  • En football, la D1 Arkema a bénéficié d’un soutien structurant.
  • En cyclisme, le Tour de France Femmes soutenu par Zwift a permis un renouveau spectaculaire.


Ces financements attirent plus de clubs sportifs, améliorent les équipements sportifs et favorisent la médiatisation.

Des structures en mutation

La fédération française de rugby, comme d’autres fédérations sportives, doit repenser l’organisation :

  • Création de championnats plus lisibles.
  • Mise en place de centres de formation adaptés.
  • Développement du sport santé et du sport pour tous pour élargir la base de pratiquants.


Cette évolution concerne aussi les clubs associatifs locaux, souvent moteurs de la pratique féminine.

3. L’impact de la médiatisation sur la pratique sportive

Inspirer les jeunes générations

Voir des joueuses performer dans un événement mondial donne envie à de nombreuses jeunes filles de pratiquer un sport. Après la Coupe du monde, les clubs de rugby ont constaté une hausse significative du nombre de licenciés.


Cet effet est similaire à celui observé après les Jeux Olympiques, où l’activité physique connaît une hausse dans plusieurs disciplines comme la gym, le handisport ou la boxe.

Une meilleure exposition pour toutes les disciplines

La Coupe du monde de rugby féminin s’inscrit dans une tendance plus globale :

  • La cérémonie du Ballon d’Or, incluant la catégorie féminine, a été suivie par plusieurs millions de téléspectateurs selon les derniers chiffres.
  • Le marathon féminin attire désormais un public massif.
  • Le basket ball et le volley féminin sont davantage retransmis.


Cette promotion du sport féminin profite à toutes les disciplines, des arts martiaux à la course à pied.

Une dynamique internationale

À l’international, la France suit le mouvement engagé par les États-Unis (WNBA, football féminin) et l’Angleterre (Premier League féminine).


Le ministère de la jeunesse et des sports bénéficie d’une vitrine mondiale qui renforce l’idée que le sport féminin n’est pas un “loisir”, mais un sport de haut niveau.

4. Les défis à relever

Réduire les inégalités structurelles

Le développement du sport féminin nécessite une vraie politique publique. Le ministère des Sports a un rôle central pour :

  • Développer les infrastructures sportives.
  • Soutenir les fédérations sportives dans leur mission.
  • Promouvoir la pratique dans les écoles et universités.

Sécuriser les carrières

Il faut permettre aux sportives d’évoluer avec des contrats professionnels, une couverture sociale et des perspectives après leur carrière. Cela implique un travail collectif entre clubs, fédérations et institutions.

Créer une culture durable

Un grand événement comme la Coupe du monde ne suffit pas. Pour transformer l’essai, il faut :

  • Des manifestations sportives régulières.
  • Des programmes scolaires favorisant la pratique féminine.
  • Une meilleure intégration du sport dans la vie associative.

Conclusion

La Coupe du monde de rugby féminin 2025 restera comme un tournant historique. Les stades pleins, les audiences TV record et la visibilité médiatique ont prouvé que le public est prêt à soutenir le sport féminin.


Mais le vrai défi commence maintenant : transformer cet engouement en une professionnalisation durable. Les sportives de haut niveau méritent des conditions à la hauteur de leur engagement. La balle est désormais dans le camp des fédérations, des sponsors et des institutions.


Le sport féminin a franchi une étape clé. Reste à écrire le prochain chapitre : celui de l’égalité et de la reconnaissance pleine et entière.

Notre mantra : "Que tu t'inscrives ou non dans une salle ResoFit, notre mission sera accomplie si tu fais du sport."